La valise en Boston

Heureusement, on en trouve chez Oscar

Quelques nouvelles du front. La tête est froide, le front est frais. Ça va bien.

Je suis allée chez l'ostéo jeudi matin. Magie, magie, je ne sais toujours pas ce qu'est ce truc bizarre (l'ostéopathie), mais ça fait grand bien. La sensation fantôme
dans la cheville, qui n'était donc pas si fantomatique que ça, a complètement disparu après le triturage (incluant triturage du crâne et thaumaturgie du sacrum).

J'ai recouru ce matin (samedi), après une semaine d'abstinence. Toujours rien quand je cours. Mais je dois constater que le petit chosage est discrètement revenu. Je mets tout ça sous le tapis et, au besoin, m'y attaquerai sérieusement après le marathon. Pas tout à la fois silvouplé. Donc ça va. La cheville ne m'inquiète pas pour le marathon. (Sous le tapis, l'inquiétude, avec le chosage et la poussière.)

Donc ça va, mais je commence à être de mauvaise humeur. Ouais, il faut faire les VALISES, ETC. Je DÉTESTE faire les valises, etc. Je suis presque prête à renoncer à ce marathon pour ne pas devoir préparer les valises, etc. Beurk, pouah, méga vomi.

Penser à la valise des enfants et à un tas d'affaires pour les occuper et les nourrir. Penser à mes deux valises, un sac avec les machinbrols de course et un avec les affaires civiles. Penser aux itinéraires. Penser à la manière dont on va s'y prendre pour ne pas se perdre, pour ne pas perdre les enfants, pour se retrouver. Oui, parce que notre hôtel est près du départ, du coup si je ne retrouve pas Chéri et les pitous à l'arrivée, je vais devoir me retaper les 42 bornes à pied dans l'autre sens. Pas cool. Surtout que les ravitaillements seront remballés.

Que de tracas.

Une valise de marathonien, c'est quand même pas rien à préparer, je ne sais pas si vous prenez bien la mesure de la situation. Il faut y mettre:

• sa tenue de course et sa tenue de course bis au cas où la météo se rebellerait;
• des vêtements chauds tout pourris à jeter au moment du départ;
• des vêtements d'après-course à confier aux autobus du départ et à récupérer à l'arrivée;
• le garde-manger de course (du dextrose, de la Sporténine-qui-s'appelle-aussi-Arnicare-Sport et des pâtes de fruit au cas où j'aurais une fringale);
• des épingles pour attacher le dossard, sait-on jamais;
• tout pour préparer la boisson d'attente (ne pas oublier le presse-fruit et une bouteille vide);
• la Garmin et son chargeur;
• un crucifix et quelques poulets à égorger;
• de la crème anti-frottements pour les pieds;
• un pot de Speculoos pour se faire des bonnes tartines de champion;
• du pain blanc tout droit sorti de l'usine avec pas de fibres dedans;
• du café moulu et des filtres;
• des bananes à planquer impérativement pour ne pas se les faire manger par Chéri et les pitous;
• le kit du parfait supporter pour déguiser les pitous;
• des pâtes pour la Pasta Party in Your Room la veille du marathon;
• une note avec ses temps de passage et un bon feutre bien indélébile pour se les recopier sur l'avant-bras.

Sous la casquette, un pitou à sa maman

Tiens donc, ces fameux temps de passage, quels seront-ils? Z'êtes curieux, pas vrai?

Moi aussi. Je me demande.

Pas facile de se décider.

Mais je ne peux pas partir sans un objectif chronométrique. Alors voilà.

Au vu des mes dernières sorties longues que j'ai abordées en travaillant sur les fréquences cardiaques (75% Karvonen), en tenant compte du phénomène de dérive des FC (elles tendent à augmenter tout au long de l'effort) et en m'étant défaite de l'idée de courir avec mon cardiofréquencemètre, je vais tabler sur une allure de 4:45/km. Selon ma VMA, ce serait du 4:35. C'est vrai que lors de ma dernière longue, ma FC marathon m'avait presque mise sur du 4:35. Mais sur tout un marathon, c'est pas demain la veille. Il me manque de l'entraînement, du kilométrage, de l'expérience, du mental, un peu trop de choses. Ce sera déjà miraculeux si j'arrive à rester sur du 4:45.

Un marathon en 3h20... mouais... Je ne vends pas la peau du caniche avant de l'avoir tué. Surtout avec mon bobo mystère qui pourrait très bien révéler sa véritable identité quelque part entre Hopkinton et Boston. Mais il faut bien partir avec un plan de bataille, alors voilà.

En tout cas, je pars di-sci-pli-née. Pas comme au marathon du Luxembourg où j'avais été homicidée par un coup de poignard (le pire point de côté de ma vie, j'en grimace rien qu'à y repenser) et où j'avais trouvé le temps bien long entre le km 30 et le km 40. Une de mes erreurs (une de) avait été de partir comme une toupie en état d'ébriété. Quelle imbécile. On ne m'y reprendra plus. Par ici la sobriété. Faut dire, les marathons qui commencent par descendre (Luxembourg, comme Boston), c'est fourbe.

Marathon de Luxembourg, l'anti-negative split

Mais d'abord, préparer ces *£@!&%#!!! de valises, etc.